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A la rencontre des Zanskarpas - Récit d'un voyage au Zanskar
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Jour 14 Arrivée au Zanskar 20-08-2012

Après une nuit passée à nager à contre-courant sur mon duvet, pour remonter la pente, sur laquelle nous avons eu la malencontreuse idée de planter notre tente, nous décanillons à 6h du matin. En effet, la journée étant chargée avec 6 bonnes heures de marche au programme, le départ a été prévu en 2 temps : 6h45 pour le groupe des « tortues » et 7h45 pour le groupe des « lièvres ».

La turista, dont je me croyais préservé après 15 jours sur place, me gâche un peu le plaisir. Quand je dis un peu, c’est un doux euphémisme, car vu l’état des toilettes au camp, le petit besoin du matin n’est pas une partie de plaisir. Comme il n’y a pas de porte, on est obligé de chanter très fort pour signaler sa présence aux autres ! Brassens avec accompagnement de trombone, je vous laisse imaginer la scène …

Nous sommes au flan du col Hanuma La et il nous reste 700 mètres de dénivelé pour atteindre le sommet à 4.700 m d’altitude. Malgré les petits inconvénients du matin et la diète que je me suis infligée pour y remédier, je pars d’un bon pas, car pour une fois, je suis chargé du caméscope et je veux filmer Pascale au sommet, pour changer un peu.

A marche forcée, je dépasse assez rapidement nos copains « tortues » et aussi quelques tibétaines, lourdement chargées d’une poutre destinée à la construction d’un édifice religieux au sommet (drôle d’idée !).  Mais en vue du sommet, je suis pris d’une grande faiblesse, complètement exténué, à bout de souffle. Voilà ce que c’est que de vouloir faire le jeunot ! J’arrive quand même avant Pascale pour la filmer. Mais, avec elle, le naturel reprend toujours le dessus et elle ne peut s’empêcher de me pourrir ma séquence vidéo en piquant un sprint alors que je suis à peine prêt à la filmer. Je l’aurais bouffée !! Tous ces efforts pour rien ou pas grand-chose !

 Au sommet, encore sous le coup de cet effort, je m’aperçois que je suis incapable d’aligner trois mots d’affilée.  Quand je veux employer un mot mon cerveau le pense et ma bouche en prononce un autre ! C’est une impression très bizarre et qui rend un peu mal à l’aise. Ça dure une dizaine de minutes et ça s’arrête, heureusement. Dommage que je n’aie pas eu le réflexe de m’enregistrer, ça vous aurait fait rire.

Bref, tout le monde finit par arriver, y compris nos tibétaines avec leur poutre et on peut se lancer dans une descente magnifique, mais  interminable, dans des gorges où l’on peut marcher sur des névés, sous lesquels l’eau du torrent s'écoule.

La pause déjeuner au bord du torrent est très agréable et on en profite pour se tremper les pieds dans l’eau, ce qui n’est pas du luxe après les efforts du matin.

La descente le long des gorges se poursuit tout l’après midi jusqu’à une « tea shop » où on est accueillis par une pluie d’orage, brève, mais copieuse, qui nous oblige à sortir nos vêtements de pluie.

Enfin, on arrive au surplomb du camp situé sur le territoire du Zanskar, où nous allons entrer pour la première fois, et une descente vertigineuse  s’offre à nous. Pascale avec ses genoux en compote descend la première pour filmer ses petits copains. Augustin et Jonathan nous offrent alors un bel exercice d’équilibristes alors que les autres descendent plus tranquillement (photos).

Enfin nous arrivons au pont au dessus de la rivière « Oma chu » qui veut dire « rivière de lait » (on comprend pourquoi on l’appelle ainsi quand on voit sa couleur), qui marque notre entrée sur le territoire du Zanskar. Nous touchons au but et allons passer notre première nuit au Zanskar.

Au camp nous faisons connaissance avec deux jeunes filles suisse (Eviane) et allemande (Marion) qui font le parcours dans l’autre sens et qui sont dans l’attente de leur accompagnateur qui, avec son âne, transporte tous leurs bagages. La nuit commençant à tomber, Pascale prête à Eviane sa frontale pour lui permettre de remonter le col en sens inverse à la recherche de son guide, qu’elle a peur de retrouver dans un ravin. Il s’avère, après enquête, que ce guide a une fâcheuse réputation d’alcoolique. Effectivement, Eviane va retrouver le guide en haut du col, complètement bourré, l’âne un peu plus loin et les bagages aussi, et la pauvre va redescendre jusqu’au camp en pleine nuit avec les deux sacs à dos (30 kg quand même !). Comme on avait pris la peine de les convier à partager notre repas, elles ne se firent pas prier et purent ainsi reprendre quelques forces avant de repartir le lendemain à 4h à la recherche d’un guide plus sérieux.

Pour nous la soirée est plus festive. Nous avons dévalisé les bières du « tea shop » du camp et nous improvisons une petite fête avec les horse men qui ont amené une guitare. Chacun y va de sa petite chanson en ladakhi ou en français et l’ambiance est très chaude.

C’est enfin l’heure d’aller au lit car la journée du lendemain s’annonce aussi rude en termes d’efforts que celle d’aujourd’hui.

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