Jour 7 Arrivée à Photoksar 13-08-2012

Nous sommes réveillés vers 6h après une bonne nuit par le crépitement de la pluie sur notre tente. Le temps de se lever et le crépitement s’intensifie, signe que la pluie redouble. D’ailleurs le paysage est complètement bouché par les nuages bas (quoique à 4.000m quand même). Il faut se résoudre à plier tente et bagages sous une pluie battante et avec un froid sensible. La journée ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices, mais on a déjà compris qu’ici le temps change très vite.

Nous prenons un bon petit déjeuner et partons au moment où la pluie faiblit, puis cesse complètement. Ouf ! Nous avons encore quelques petites averses dans la journée, mais rien de comparable.

Nous voilà donc en route pour le col de Sirsir La à environ 4.800 mètres d’altitude. Nous sommes obligés d’emprunter la « route », car on ne peut emprunter le sentier à cause d’un pont qui a été arraché par la tempête d’il y a 2 ans.  Il nous reste encore 600 mètres de dénivelé avant le sommet. La montée est longue et lente, car le souffle est passablement court, mais le chemin est égayé par la vision d’un troupeau de moutons et de chèvres de plusieurs centaines de têtes qui chemine un moment avec nous.

Nos amies les bêtes

La vision des paysages lunaires nous fait un peu oublier l’effort. Après le passage de la rivière, certains continuent sur la route et d’autres empruntent le sentier qui monte en lacets serrés à flanc de montagne. On commence à distinguer 2 groupes, les lièvres et les tortues, mais peu importe puisqu’on se retrouve à chaque point stratégique.

Nous nous arrêtons à une cabane à thé au milieu de nulle part et arrivons au col vers 13h en ordre dispersé, toujours les mêmes devant. De la haut, la vue est somptueuse et s’étend jusqu’au prochain grand col que nous franchirons dans quelques jours, le Singge La (photos).

Montée du Sirsir La

Puis nous entamons la descente et nous arrêtons un peu plus loin pour pique-niquer. Comme ça parait facile après ce que nous venons de faire … sauf pour Pascale dont les genoux crient misère. Durant la descente nous croisons énormément d’animaux, marmottes, yacks.

L’arrivée sur Photoksar (photos), terme de notre étape, est splendide avec une vue dégagée sur une immense vallée. Le paysage garde toutefois de nombreuses séquelles des fameuses pluies d’il y a 2 ans, avec des ponts et des sentiers emportés. D’après nos guides, il n’y a toutefois pas eu de victimes ici lors de ces intempéries.

A Photoksar où nous allons séjourner demain, nous logeons pour la première fois chez l’habitant. Nous sommes accueillis par les notables du village avec un bon … thé, bien sûr, avant qu’on ne nous amène à notre logement depuis lequel la vue sur la montagne et la rivière est magnifique.

Arrivée à Photoksar

Nous sommes installés environ depuis une heure et nous n’avons toujours pas vu notre hôte. Dommage car on aimerait bien se laver après cette journée fatigante.

19h15. Notre hôte arrive enfin en s’excusant et nous propose du thé, que nous acceptons, évidemment. Nous lui demandons où nous pouvons nous laver, espérant qu’il nous propose un baquet d’eau chaude, comme on nous l’avait dit, mais il se contente de nous indiquer le point d’eau du village situé à flan de colline à quelques centaines de mètres de là. Il nous dit qu’on peut y aller après le thé, mais comme il fait encore jour et que nous avons l’intention de faire une toilette complète, nous sommes obligés d’attendre la nuit noire, pour ne pas risquer un attentat à la pudeur !

Va donc pour le thé que nous prenons dans la cuisine, salle à manger, pièce commune au sol en terre battue, ce qui évite de se déchausser. Notre hôte a 38 ans et sa femme, qu’il nous explique ne pas être sa femme, mais alors on n’a pas bien compris qui c’était, vu qu’ils habitaient ensemble, ne parait pas plus de 25-30 ans. Elle a 4 enfants et a tout l’air d’en attendre un 5^ème. Les gamins défilent et s’activent à différentes tâches, chacun mangeant quand il en a envie. Il y a un petit gamin de 3 ans très déluré et tout morveux, qui fait le pitre sans arrêt et qui finit par s’endormir par terre sur un vague tapis.

Petit morvouilloux de Photoksar

Pendant ce temps, la mère fait la cuisine, riz et légumes verts cuits sur une cuisinière alimentée avec des bouses de yack.

Vers 9 h arrive enfin l’heure de manger : une bonne assiettée de riz et légumes verts que j’ai un mal fou à terminer pendant que le père en mange 3 fois plus que moi à grandes cuillérées.

Pour finir cette journée de découverte, on nous offre une tasse de « salt tea », du thé salé, mais sans beurre de yack (ce qui change tout) ; c’est spécial, mais moins mauvais que ce à quoi on pouvait s’attendre. La suite nous prouvera qu’on peut faire largement pire !

Point d’orgue de cette journée mémorable : la toilette intime sur les hauteurs de Photoksar.  Dommage qu’on n’ait pas pu prendre de photos, car se mettre le cul à l’air dans un pays où il est malvenu de montrer ses genoux et ses épaules restera un grand moment de ce voyage ! (on est quand même revenus prendre la « fontaine » en photo le lendemain). 

Et maintenant au dodo !

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