Jour 19 Karsha 25-08-2012

En bons touristes feignants, nous nous réveillons à 7h, heure indue, à laquelle notre hôtesse travaille depuis longtemps aux champs pendant que Sonam prépare notre petit déjeuner, omelette et chappattis confiture avec du thé. Petit déjeuner exclusivement réservé aux touristes feignants d’ailleurs, car celui de nos hôtes est beaucoup plus frugal, chappattis avec une couche de confiture tellement mince qu’on la voit à peine. On s’en aperçoit en retard, et à notre grande honte, après que nous-mêmes ayons mis sur nos chappattis une couche de confiture « européenne ». Un qui en aura profité, c’est le petit Tenzin « quelque chose » que Pascale a, à son grand plaisir, servi comme s’il avait la chance d’être un petit français ! Autant dire qu’il ne s’est pas fait prier pour avaler le tout !

Nous retrouvons ensuite le groupe car nous sommes invités pour le thé chez les parents de notre guide Tenzin qui habitent dans le village. Vous aurez remarqué qu’ici, tout le monde s’appelle Tenzin ? Ce sont un peu les Martin du Zanskar.

Nous allons ensuite rendre visite à un « amchi » (médecin tibétain, pour les nouveaux arrivés sur ce blog) de 78 ans qui est aussi astrologue. Nous visitons une « gompa » du 11^èmesiècle et assistons à une puja des nonnes voisines.

Une puja

Puis il nous fait découvrir sa bibliothèque, avec notamment de très beaux livres de médecine et aussi des livres de montagne. Ensuite nous visitons son « repaire » avec tous ses pots de remèdes et d’herbes. Sa maison est organisée de façon à ménager un couloir exposé au soleil qui fait serre et lui permet de cultiver ses plantes, alors que les pièces à vivre sont de l’autre côté du couloir.

La matinée s’est un peu éternisée, ce qui fait que nous ne sommes de retour pour le déjeuner que vers 13h. Notre hôtesse, de retour des champs, nous attend pour le déjeuner, fait de pâtes avec des légumes, très simple, mais gouteux.

A peine le déjeuner avalé, elle file aux champs et, pour se faire pardonner de l’avoir fait attendre, on la suit pour lui donner un coup de main. Le champ est beaucoup plus loin que celui de la veille, à l’autre bout du village, à vue de nez, un bon kilomètre. De plus Tenzin Zomba est seule, sa fille à l’école et son aide de la veille « Pidmo » disparue. C’est un vaste champ à demi pelé où poussent en vrac, la même luzerne que la veille, que Zomba va faucher, des lentilles, ou « dals », beaucoup plus petites, et une quantité invraisemblable de chardons. On voit qu’ici, ils ne connaissent pas Monsanto ! C’est sympa, mais ça fait plus de travail. Car, pendant que Zomba fauche sa luzerne, nous sommes chargés d’arracher les dals au milieu des chardons et d’en faire des tas qu’ils viendront chercher plus tard. Et ça dure tout l’après-midi, soit environ 4 heures d’arrachage de dals ! On ne viendra pas à bout du champ, mais on en récolte quand même une grande partie à nous deux, à notre grande fierté. Pendant ce temps, Tenzin Zomba et Sonam, qui nous a rejoints après l’école avec le thé,  ne chôment pas : elles font d’énormes paquets de luzerne qu’elles remontent à dos de femme jusque chez elles. Chaque aller-retour prend environ une ½ heure.

La vie simple de Karsha

Au retour, on retrouve le gamin Tenzin « quelque chose » habillé en tigre, déchainé, qui nous appelle « mémé » (grand-père) et « abi » (grand-mère) et qui ne nous lâche plus jusqu’au diner. Pascale aide à la préparation du diner et chahute avec le tigre.

Puis arrive une nuée de femmes nous proposant des vêtements en laine, à qui on achète un bonnet, pour ne pas les laisser repartir bredouilles, bien qu’on n’en ait guère besoin.

Après le diner, même menu que la veille, on montre les photos de la famille qu’on a apportées avec nous, ce qui fait toujours plaisir à nos hôtes. photos

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