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A la rencontre des Zanskarpas - Récit d'un voyage au Zanskar
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Jour 8 Repos à Photoksar 14-08-2012

La veille, les quatre chevaux portant le matériel de cuisine s’étaient égarés, raison pour laquelle nous avons diné chez nos hôtes, ce qui n’était pas prévu au départ. Ce matin, les déserteurs sont rentrés au bercail, ce qui nous permet de prendre le petit déjeuner à la tente, nous sans avoir, au préalable, pris un thé chez nos hôtes. Une journée ne saurait débuter sans une tasse de thé !

Aujourd’hui, c’est repos à Photoksar et cette journée commence sous la pluie, comme d’habitude depuis le départ, mais, comme d’habitude elle cesse très vite.

Nous allons tout d’abord visiter une petite « gompa » (temple bouddhiste en ladakhi, encore un mot utile), puis l’école du village. Cette école est, en partie, financée par RBM. C’est une des premières interventions de RBM au Ladakh ; elle consiste à financer le salaire du professeur d’hiver. En effet, pendant une longue période d’hiver, les routes sont impraticables et l’école est fermée. Le salaire de l’instituteur n’est pas pris en charge par le gouvernement. Aussi, pour éviter que les enfants ne soient abandonnés pendant cette période, RBM prend à sa charge le salaire des enseignants, pour une somme de 12.000 roupies, soit environ 180 €.

Ceci nous vaut de la part des enseignants et des élèves un accueil chaleureux. Chaque classe y va de son spectacle (écoutez les petits chanter frère Jacques en ladakhi !), (photos), que Pascale filme à tout va (détail qui ne sera pas sans conséquence). Ensuite, on ne peut échapper au thé (aux thés) accompagné de petits gâteaux secs et pour finir on nous remet la « kata », une écharpe de soie blanche qu’on nous passe autour du cou en signe de bienvenue. Petite cérémonie très émouvante.

Au retour à la maison, je vérifie l’état de la batterie du caméscope et, très mauvaise surprise, la batterie la plus grosse, qui représente à peu près une bonne moitié de notre provision d’énergie, est quasiment vide ! Or, on sait très bien qu’on ne pourra pas recharger de batterie pendant toute la partie trek puisque les villages ne sont alimentés en électricité que par des batteries chargées à l’énergie solaire. Grosse catastrophe : il va falloir se restreindre énormément si on veut ramener des images du Zanskar ! Ce constat me pourrit un peu la journée !

On profite du temps libre pour aller faire une petite lessive (pèlerinage à notre fontaine de la veille au soir) et nous rentrons étendre le linge. Au moment de ressortir de la maison, surprise !, la porte est cadenassée de l’extérieur. Nos hôtes sont partis sans vérifier si nous étions là et nous ont enfermés à l’intérieur. Il en faut plus pour arrêter Pascale ; je lui fais la courte échelle et la voila sur le toit, depuis lequel elle hèle un jeune garçon qui vient nous ouvrir la porte.

Après le déjeuner, nous avons quartier libre et chacun peut vaquer à ses occupations. Philippe et Augustin, jamais fatigués montent au glacier. Quant à nous, nous sommes plus sages et décidons d’aller, avec Sophie et Gaëlle,  au village de Machu distant, normalement, de 45 minutes. En effet, il suffit de descendre la rivière sur le sentier qui longe sa rive droite. Facile ! Du coup, on ne prend même pas nos bâtons. Sauf que … de sentier, il n’y en a plus ! Lui aussi a été emporté par les pluies d’il y a 2 ans. Nous voilà donc partis à flanc de montagne au travers des orges pas encore mûrs, jusqu’à ce qu’on trouve un passage nous permettant de rejoindre Machu. Merci Sophie et Gaëlle d’avoir partagé vos bâtons (photos).

Là, comme d’habitude, on est accueillis à bras ouverts. On tombe sur le responsable du village, qui connait RBM, bien sûr, et qui nous invite à prendre, quoi ?, le thé avec des biscuits. Sa femme nous offre aussi un yaourt au lait de chèvre, délicieux. Et Pascale se fend d’un « ma zhim porak » (c’est délicieux) qui fait grand plaisir à notre hôte.

Il est maintenant temps de rentrer et, comme à l’aller nous avons profité de notre position élevée pour repérer le chemin du retour, celui-ci se passe sans encombre en profitant d’un pont tout neuf pour traverser la rivière et rentrer par la rive gauche.

Nous voilà donc rentrés à Photoksar avec les premières gouttes de pluie et nous nous dirigeons vers la maison où, comme le matin, nous trouvons porte close, sauf que cette fois-ci on est dehors. Heureusement, nous rencontrons l’instituteur qui nous indique la cachette de la clé et nous pouvons regagner notre chambre.

Comme il nous reste un peu de temps avant le diner, nous faisons un petit tour dans le village (d’ailleurs, il est impossible d’en faire un grand !) et au détour d’un chemin j’entends un bruit caractéristique, celui d’un groupe électrogène. Et qui dit groupe électrogène dit … électricité. Je me précipite vers les heureux propriétaires de cet objet et leur demande s’ils produisent du 220V et si je peux mettre ma batterie à charger. La réponse est OUI. Nous sommes sauvés !! Il ya dans la vie des moments de joie d’une rare intensité ! Ce groupe électrogène est en fait destiné à alimenter la sono pour une fête organisée au village. On se dit qu’on a beaucoup de chance de tomber sur le jour de la fête du village, mais pas du tout ; la fête est organisée EN NOTRE HONNEUR. Et dire que la veille encore, ces gens, tout en sachant que nous allions venir, ne savaient pas quand exactement. Et en 24 heures, ils nous organisent cette réception. Quand on vous dit qu’il s’agit d’un peuple chaleureux, on est en dessous de la réalité !

Nous n’avons malheureusement pas d’images animées de cette soirée, pour cause de chargement de batterie et de toutes façons, la luminosité aurait été vraiment trop faible. Quelques photos quand même de piètre qualité, mais je n’ai pas le cœur de les supprimer (photos). Car il y a une chaude ambiance à Photoksar ce soir ; les femmes ont revêtu leurs plus belles tenues traditionnelles et tout le monde danse avec un entrain communicatif, même nous pauvres européens, qui ne sommes pas du tout dans le rythme, mais ce n’est pas grave. Une petite grand-mère est d’une activité incroyable et entraine tout le monde à danser. C’est la grand-mère des hôtes de Sam et Bruno (à moins que ce soit Mireille et Bernard, à eux de me dire). Ils ne doivent pas s’ennuyer à la maison.

Le chang (la bière locale, je le rappelle) coule à flot. Les enfants exténués commencent à s’endormir dehors, malgré la musique et le froid. Quant à nous, vers 22h30 (ce qui est une heure indue pour nous), nous nous replions vers notre chambre tout en s’assurant que notre hôte est présent à la soirée et que donc nous ne serons pas enfermés dehors.

Quelle journée magnifique et quelle rencontre avec ce peuple si simple et si merveilleux !!

On va bien dormir.

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